Il est connu et accepté que l’occlusion influence directement la fonction des mâchoires. Cependant, il est difficile d’établir, hors de tout doute, qu’il existe une relation directe entre la malocclusion et plusieurs autres symptômes tels que des douleurs au cou, aux épaules, des maux de dos, etc.. Mais qu’en est-il de la posture générale d’une personne ? Une malocclusion importante peut-elle avoir une influence jusque dans la colonne vertébrale au point de causer des déformations de la colonne (scoliose) ?
La recherche scientifique
Dans le carde d'une étude, une malocclusion fut créée chez des rats en ajoutant de l’acrylique sur des molaires de façon à créer un inconfort obligeant l’animal à déplacer la mandibule vers le côté. (D’attillio et coll. 2005). Les 30 rats de l’étude ont tous développé une scoliose importante après une semaine. Lorsque de l’acrylique a été ajouté sur une dent du côté opposé pour équilibrer l’occlusion, 83% des animaux testés retournèrent à la normale et virent leur scoliose disparaître. Les chercheurs conclurent que l’alignement de la colonne vertébrale des rats était influencée par l’occlusion.
Les conclusions de cette étude pilote ne peuvent s’appliquer automatiquement aux humains mais elles laissent croire qu’il puisse y avoir une relation anatomique et fonctionnelle entre l’appareil masticatoire et la colonne vertébrale.
Une relation entre la partie cervicale de la colonne vertébrale et l’appareil masticatoirea été établie par plusieurs auteurs. Par exemple, certains chercheurs ont démontré :
- une corrélation entre la longueur de la mandibule et la sévérité d’une lordose cervicale (courbure exagérée) chez des patientes ayant des dérangements internes des ATM. (Festa et coll., 2003);
- que l’utilisation d’une plaque articulaire stabilisante causait une extension de la tête sur la colonne cervicale et une diminution significative de la lordose chez des patients ayant des spasmes musculaires dans la région du cou. (Moya et coll., 1994);
- la courbure de la colonne thoracique augmente avec la présence d’une prognathie faciale et une longueur accentuée de la mandibule. Ceci suggère que cette courbure de la colonne agit comme mécanisme compensatoire afin de maintenir l’équilibre du corps. (Hellsing et coll. 1987);
Il est donc permis de croire que ces composantes sont reliées et s’influencent d’une certaine façon. D’autres études chez les humains seront nécessaires pour approfondir nos connaissances et la relation entre l’occlusion, les aspects fonctionnels de la posture corporelle et la courbure de la colonne vertébrale.